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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/258

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plus vite ; je vous enverrai immédiatement le manuscrit et l’argent nécessaire pour couvrir les frais d’impression. Une seule question se pose seulement : qui prendra le soin de la correction des épreuves ? Ne voudrais-tu pas t’en charger, Herzen ?

Enfin, tous ces détails, vous les arrêterez avec Mroczkovski. Le 25 de ce mois, vous aurez pour sûr mon premier article, la continuation des Lettres. Il est déjà fait ; il ne reste qu’à le retoucher et à supprimer quelques longueurs.

Tu t’affliges toujours, Herzen, de ce « que nous avons manqué notre vocation » et de ce que nous n’avons pas su devenir à temps des hommes pratiques. Mais, dans la vie pratique, l’action n’est possible que lorsque, objectivement, elle est basée sur une théorie politico-sociale. Comment veux-tu alors, que nous, avec nos idées anti-gouvernementales, nos conceptions politico-sociales, comment veux-tu que nous puissions trouver cette base dans la Russie officielle ? Tu m’as l’air d’envier le rôle actuel d’Aksakoff, de Samarine « et consorts » . Songe donc qu’ils ont acheté leur position au prix de l’orthodoxie et de leur réconciliation en Pologne avec le principe d’État pétersbourgien. J’ai lu les discours sagaces que Samarine avait prononcés à l’assemblée du zemstvo de Moscou. Tout ce qu’il a dit est très sensé, mais ses paroles sont-elles aussi absolument inoffensives, en adoptant ce point de vue que, seul, l’État doit prospérer ? il ne pouvait, certes, s’acharner à le combattre. À présent, tous ces messieurs vont être battus avec leurs propres armes, et seront, finalement, mis en déroute.

Vous avez beau dire, mes amis, la logique est une grande chose ou, pour dire mieux, elle seule pos-