Aller au contenu

Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les expressions trop fortes ou y ajouter du sel où il n’y en a pas suffisamment — tu en as de ce sel athénien, en doses plus fortes que moi — et je suis persuadé que mes Juifs ne s’en trouveront pas très bien. Les autres chapitres auront plus de sérieux. Ils présenteront une sorte de mémoire, ou plutôt un rapport sur le mouvement révolutionnaire pendant ces dernières six années. Quant à l’esprit même de mon œuvre, il doit rester tout aussi violent, sans être aucunement atténué dans la forme. Tu sais bien que c’est dans ma nature et comment veux-tu refaire le naturel ? J’ai vécu et je mourrai comme le général Costinski.

Voici de quoi il s’agit : ton ami Rolin me fait espérer que l’éditeur Dentu se chargerait avec plaisir de l’édition de ce livre et qu’il me donnerait même quelque avance.

J’ai exposé tout cela à Rey et je l’ai prié de se rendre de ma part chez toi, en compagnie d’Ozeroff, pour discuter cette question ensemble. Mets-y ta main, Herzen, et viens-moi en aide, par ton conseil. Rey te plaira, c’est un garçon intelligent et loyal. Guide-le donc dans cette affaire et donne-lui un bon avis.

Samedi prochain je pars d’ici, directement pour Lugano, où je resterai au moins tout l’hiver. Réponds-moi donc à Lugano, poste restante, ou par Ogareff.


Ton M. Bakounine.


Nota. — Il paraît que rien n’a été publié du volume dont il est question dans cette lettre (Drag.).