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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/329

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LETTRE DE BAKOUNINE À SES AMIS DE GENÈVE


19 juin. Dimanche.


Mes chéris,


Je viens de recevoir la dépêche de Barni, m’annonçant que toute la petite famille est dans l’attente de mon arrivée et que, sous peu, je recevrai encore un télégramme qui sera le signal de mon départ pour Genève. N’oubliez pas, mes amis, que je me trouve sans argent. Il faut que je paye ici près de 400 francs, en plus 150 francs pour le voyage avec toute ma famille. Comment les trouver ? Où descendrai-je à Genève ? L’appartement n’est pas arrêté. Rien de cela ne tient, ça casse partout. Faudrait-il donc que je partisse seul à présent pour m’en retourner plus tard prendre ma famille ? Ce ne serait plus alors une centaine de francs à débourser rien que pour cet aller et retour seulement. Réfléchissez-y bien mes amis ; si mon voyage est réellement nécessaire, si vous croyez ma présence indispensable dans vos réunions, certainement je partirai ; j’emprunterai de l’argent et je me rendrai auprès de vous. Seulement, réfléchissez-y bien avant pour que ce voyage n’aie pas lieu pour rien. J’attends votre réponse au plus vite.


Votre M. B.


Cependant Neville m’écrit que je dois attendre sa lettre, qu’il va me fixer un rendez-vous. Comment faire alors ?

Aga, j’ai reçu ton envoi de thé.