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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/33

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bassade russe en France, à la tête de laquelle était le comte Kisseleff, annonça par la « Gazette des tribunaux », que Golovine et Bakounine étaient condamnés pour leurs ouvrages révolutionnaires et leur refus de rentrer en Russie. Golovine raconte plus loin que, pendant ce temps, Bakounine avait reçu des secours en argent de Botkine ; mais lorsqu’il quitta Paris, c’est Nicolas Ivanowitch Tourguéneff, qui le voyait souvent, qui lui remit la somme nécessaire pour son voyage. À Bruxelles, il trouva un soutien dans un Polonais, le général Skrzinecki.

Nous avons quelques renseignements intéressants sur cette époque de la vie de Bakounine dans la correspondance d’Arnold Ruge, datant de 1825-1880, éditée par Paul Nerrlich, en 1886, à Berlin.

Au mois d’avril, 1842, Ruge écrivit de Dresde à Rosenkranz. Après avoir contesté le titre de philosophe à Schelling, il lui recommande la brochure Schelling et la révélation dans les termes suivants :

« Lis seulement cette brochure, elle est d’un Russe, Bakounine, qui, à présent, demeure ici. Figure-toi que cet aimable jeune homme a devancé toutes les vieilles bourriques de Berlin. Cependant, je crois que Bakounine, que je connais et que j’aime beaucoup, ne sera pas bien accueilli ici, comme littérateur, à cause des affaires russes. Plus tard il sera, peut-être, à l’université de Moscou. »

Le 2 septembre, Arnold écrit à son frère Louis Ruge :

« Müller[1] est ici, aussi les Bakounine. Je les vois

  1. Dr Müller Strübing, philologue. Pour la participation à