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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/337

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et sa bande, dans l’espace de quelques semaines ; il se serait perdu et nous aurait perdus tous avec lui. Son camarade et compagnon S. est un franc coquin, un menteur au front d’airain, sans l’excuse, sans la grâce du fanatisme. Il a commis devant moi des vols nombreux de papiers et de lettres. Et voici les gens que M., malgré qu’il ait été prévenu par J., a cru devoir présenter à Dupont et à Bradlaugh. Le mal est fait, il faut le réparer sans bruit, sans scandale, autant que faire se pourra.

1) Au nom de votre paix intérieure, de la tranquillité de votre famille et de votre considération personnelle, je vous supplie de leur fermer votre porte. Faites-le sans explications, coupez simplement. Pour beaucoup de raisons, nous ne désirons pas qu’ils sachent maintenant que nous leur faisons la guerre sur tous les points. Il faut qu’ils soupçonnent que les avertissements contre eux sont venus du camp de nos adversaires, — ce qui d’ailleurs sera parfaitement conforme à la vérité, car je sais qu’on a écrit très énergiquement contre eux au conseil général de Londres. Ne nous démasquez donc pas prématurément à leurs yeux. Ils nous ont volé des papiers dont nous devons nous réemparer d’abord.

2) Persuadez M. que le salut de toute sa famille exige qu’il rompe complètement avec eux. Qu’il garde contre eux N. Leur système, leur bonheur, c’est de séduire et de corrompre les jeunes filles, par cela on tient toute la famille. Je suis désolé qu’ils aient appris l’adresse de M., car ils seraient capables de le dénoncer. N’ont-ils pas osé m’avouer ouvertement, en présence d’un témoin, que dénoncer à la police secrète un membre, un dévoué ou dévoué seulement à moitié, est un des moyens dont ils considèrent l’usage comme