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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/50

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le cou. « Quel homme ! Quel homme ! » disait Caussidière de Bakounine. « Le premier jour de la révolution c’est un trésor ; le second jour, il est bon à fusiller » .

« Dites à Caussidière, fis-je un jour observer, en plaisantant, à ses amis, qu’il diffère justement en ce point de Bakounine, attendu que lui, Caussidière, est aussi un brave homme, mais qu’il vaudrait mieux qu’on l’eût fusillé la veille de la révolution. Plus tard, lorsque il vint se réfugier à Londres, je lui rappelai ce propos. Ce préfet exilé frappa de son poing formidable sa puissante poitrine avec force, comme s’il eût voulu enfoncer une poutre en terre et s’écria : « Je le porte ici, Bakounine ! »

Il serait intéressant de vérifier ce fait, rapporté par Herzen, à savoir si Caussidière et Flocon avaient envoyé Bakounine chez les Slaves.

Golovine nous apprend, qu’en 1848, « Bakounine demeurait chez le musicien Reichel, un Saxon, et qu’il dirigea une grande manifestation ouvrière contre la garde nationale, (contre les « bonnets à poils », 17 mars, 1848). Flocon, qui, auparavant, avait collaboré à « La Réforme », et qui, maintenant, était ministre des Travaux Publics, disait qu’il n’y aurait pas moyen de gouverner la France s’il y avait trois cents hommes comme Bakounine. Il lui aurait fourni un passeport français et aurait mis 3000 francs à sa disposition, avec mandat de révolutionner l’Allemagne » .

Dans ses « Souvenirs », dont, plus haut, nous avons donné des extraits, Ruge dit que Bakounine