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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/69

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ques, des anarchistes, des aristocrates et de simples soldats aspirant à se battre en faveur du Nord ou du Sud de l’Amérique, mais préférablement en Pologne.

« Après neuf ans de silence et de solitude, Bakounine se retrempa au milieu d’eux. Il débattait, prêchait, commandait, criait, prenait des décisions, apportait des corrections, organisait et excitait à l’action le jour et la nuit, à chaque minute. Dans les rares moments libres il s’élançait vers sa table de travail et écrivait à la fois cinq, dix, quinze lettres qu’il envoyait dans tous les pays du monde : à Semipalatinsk[1] et à Arad ; à Belgrade et à Constantinople ; en Bessarabie, en Moldavie et à Biélaïa Krinitza[2] » . (Œuvres posthumes, p. 200-201).

Avec l’arrivée de Bakounine à Londres, Herzen eut la charge de son entretien, comme il avait déjà celui de la famille Ogareff.

Nous trouvons quelques renseignements là-dessus dans la lettre de Tourguéneff à Herzen, datée du 25 janvier 1862. « Il est difficile de constituer une rente régulière à M. A. (Bakounine). Il y a déjà longtemps que S. est parti pour l’Égypte… quant aux autres Russes, ici, il ne peut en être question. Il faudrait donc voir du côté de la Russie, ce qu’on pourrait faire pour lui. Personnellement, je me charge très volontiers de le créditer pour un temps illimité d’une rente annuelle de 1500 francs, dont je t’envoie le premier tiers (à compter du 1er janvier). Avec cela, tu as déjà le quart de la somme nécessaire (6.000 fr.),

  1. En Sibérie. (Trad.)
  2. En Autriche, colonie des raskolniks russes. (Trad.)