Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/430

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3606, 3607. Grâce au ciel, ma grande prospérité ne m’a abandonné qu’au moment de mourir. La mort qui m’atteint est celle que, suivant les devoirs de leur (caste), les Kshatriyas (doivent) désirer. Qui donc a été plus heureux que moi ?

Grâce au ciel, je ne me suis pas détourné de l’héroïsme et n’ai pas été vaincu à la manière (d’un homme) du commun.

3608-3611. Grâce au ciel, (quoique) n’ayant commis aucnne bassesse, moi qui ne me tenais pas sur mes gardes, j’ai été tué par un (homme) qui a violé les règles et négligé les conventions (généralement acceptées), comme on tuerait un homme ivre ou endormi, ou bien (à qui on aurait fait prendre) du poison. Il faudra dire à l’heureux Açvatthâman, au sattvatide Kritavarman et au Çaratvatide Kripa que je leur défends de donner leur foi aux fils de Pândou qui, plusieurs fois, se sont conduits d’une manière contraire aux devoirs. » Le roi ton fils, à l’héroïsme vrai, dit à (ses) panégyristes :

3612-3618. « Comme j’ai été frappé à mort dans un combat par Bhîmasena, contrairement aux règles établies, semblable à un voyageur abandonné par sa caravane, je viendrai derrière Drona, qui est déjà monté au Svarga, ainsi que Karna, Çalya, le très héroïque Vrishasena, le Soubalide Çakouni, Jalasandha au grand héroïsme, le prince Bhagadatta, le grand archer Jayadratha roi du Sindhou, mes frères, Dousçâsana en tête, (qui étaient) mes égaux (en valeur), le Dousçâsanide, Vikrânta et Lakshmana mes deux fils, et d’autres par milliers. Que deviendra ma sœur Dousçâlâ, en apprenant que ses frères et son mari sont tués ? Elle se lamentera et sera dévorée