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429. De nombreux membres coupés, ayant l’apparence de bras de rois et de trompes d’éléphants, se roulant et se déroulant avec une grande rapidité, (se voient çà et là).

430. Ô grand roi, on entend aussi le bruit des têtes tombant sur la terre, (bruit) semblable à celui que feraient des fruits abattus par le vent.

431. La terre brille, (couverte) de têtes humides de sang, tombées, souillées et comme dorées dans la mort, ô Bharatide.

432. Ô roi, ces (têtes) couvertes de blessures, privées de vie et dont les yeux sont tournés en haut, font briller la terre comme (le feraient) des lotus.

433. Les bras enduits d’huile de santal et portant les bracelets précieux (avec lesquels ils) sont tombés, font briller la terre, comme le feraient les étendards d’Indra.

434. Le champ de bataille est couvert des cuisses des Indras des hommes coupées pendant le grand combat et par d’autres (débris) ayant l’aspect de trompes d’éléphants.

435. L’emplacement où se tient l’armée, rempli de milliers de corps sans têtes, de parasols et de queues de bœufs grognant, en resplendit comme un bois couvert de fleurs.

436. On y voyait, ô grand roi, les guerriers courant dans toutes les directions, comme des gens sans crainte, le corps enduit de sang, semblables à des kimcoukas en fleur.

437. On y voyait aussi les éléphants couverts de flèches et de javelots, tombant çà et là au milieu du combat, comme des nuages dispersés.

438. Ô grand roi, l’armée des éléphants, tuée par les