Aller au contenu

Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaînes, et vont dîner chez Tabar !… Combien de ces Tantales parisiens ignorent, volontairement peut-être, cet axiome :

XLV

La toilette ne doit jamais être un luxe.


Beaucoup de personnes, même de celles auxquelles nous avons reconnu quelque distinction dans les idées, de l’instruction et de la supériorité de cœur, savent difficilement connaître le point d’intersection qui sépare la toilette de pied et la toilette de voiture !

Quel plaisir ineffable, pour l’observateur, pour le connaisseur, de rencontrer par les rues de Paris, sur les boulevards, ces femmes de génie qui, après avoir signé leur nom, leur rang, leur fortune, dans le sentiment de leur toilette, ne paraissent rien aux yeux du vulgaire, et sont tout un poème pour les artistes, pour les gens du monde occupés à flâner ! C’est un accord parfait entre la couleur du vêtement et les dessins ; c’est un fini dans les agréments qui révèle la main industrieuse d’une adroite femme de chambre. Ces hautes puissances féminines savent merveilleusement bien se conformer à l’humble rôle de piéton, parce qu’elles ont maintes fois expérimenté les hardiesses autorisées par un