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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/123

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tion écrite à l’imprimerie, qui a définitivement consacré la parole ; et nul n’a voulu donner la clef des hiéroglyphes perpétuels de la démarche humaine !

À cette pensée, à l’imitation de Sterne, qui a bien un peu copié Archimède, j’ai fait craquer mes doigts ; j’ai jeté mon bonnet en l’air, et je me suis écrié : Eurêka (j’ai trouvé) !

Mais pourquoi donc cette science a-t-elle eu les honneurs de l’oubli ? N’est-elle pas aussi profonde, aussi frivole, aussi dérisoire que le sont les autres sciences ? N’y a-t-il pas un joli petit non-sens, la grimace des démons impuissants, au fond de ces raisonnements ? Ici, l’homme ne sera-t-il pas toujours aussi noblement bouffon qu’il peut l’être ailleurs ? Ici, ne sera-t-il pas toujours M. Jourdain, faisant de la prose sans le savoir, marchant, sans connaître tout ce que sa marche soulève de hautes questions ? Pourquoi la marche de l’homme a-t-elle eu le dessous, et pourquoi s’est-on préférablement occupé de la marche des astres ? Ici, ne serons-nous pas, comme ailleurs, tout aussi heureux, tout aussi malheureux (sauf les dosages individuels de ce fluide nommé si improprement imagination), soit que nous sachions, soit que nous ignorions tout de cette nouvelle science ?

Pauvre homme du XIXe siècle ! En effet, quelles