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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/137

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son atelier, soit le poète dans ses contemplations, soit la femme plongée dans son fauteuil ;

Et de ces courses rapides subitement arrêtées comme le tournoiement d’un soleil fini, auxquelles sont sujets les gens qui sortent de chez eux ou de chez elles, en proie à un grand bonheur ;

Et de ces exaltations produites par des mouvements excessifs, et si actives, que Henri III a été pendant toute sa vie amoureux de Marie de Clèves, pour être entré dans le cabinet où elle avait changé de chemise, au milieu d’un bal donné par Catherine de Médicis ;

Et de ces cris féroces que jettent certaines personnes, poussées par une inexplicable nécessité de mouvement, et pour exercer peut-être une puissance inoccupée ;

Et des envies soudaines de briser, de frapper quoi que ce soit, surtout dans des moments de joie, et qui rendent Odry si naïvement beau dans son rôle du maréchal ferrant de l’Éginhard de campagne, quand il tape, au milieu d’un paroxysme de rire, son ami Vernet, en lui disant : « Sauve-toi, ou je te tue. »

Enfin plusieurs observations, que j’avais précédemment faites, m’illuminèrent, et me tenaillèrent l’intelligence si vigoureusement, que, ne songeant plus ni à mes paquets ni à ma voiture, je devins aussi distrait que l’est M. Ampère,