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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/40

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seyent à la porte d’une chaumière, sous un sureau poudreux, sans craindre de s’entendre dire par un laquais :

— Allez-vous-en, bonhomme ! nous ne donnons aux pauvres que le lundi.

Pour tous ces malheureux, la vie est résolue par du pain dans la huche, et l’élégance, par un bahut où il y a des hardes.

Le petit détaillant, le sous-lieutenant, le commis rédacteur, sont des types moins dégradés de la vie occupée ; mais leur existence est encore marquée au coin de la vulgarité. C’est toujours du travail et toujours le treuil : seulement, le mécanisme en est un peu plus compliqué, et l’intelligence s’y engrène avec parcimonie.

Loin d’être un artiste, le tailleur se dessine toujours, dans la pensée de ces gens-là, sous la forme d’une impitoyable facture : ils abusent de l’institution des faux cols, se reprochent une fantaisie comme un vol fait à leurs créanciers, et, pour eux, une voiture est un fiacre dans les circonstances ordinaires, une remise les jours d’enterrement ou de mariage.

S’ils ne thésaurisent pas comme les manouvriers, afin d’assurer à leur vieillesse le vivre et le couvert, l’espérance de leur vie d’abeille ne va guère au delà : car c’est la possession d’une chambre bien froide, au quatrième, rue Bouche-