Aller au contenu

Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant un de ses auditeurs et le tirant par un bouton, n’est-ce pas un vrai miracle que la vie élégante n’ait pas trouvé de législateurs parmi tout ce monde écrivant et pensant ? Ces manuels, même ceux du garde champêtre, du maire et du contribuable, ne sont-ils pas des fadaises auprès d’un traité sur la mode ? La publication des principes qui rendent la vie poétique n’est-elle pas d’une immense utilité ? Si, en province, la plupart de nos fermes, closeries, borderies, maisons, métairies, bordages, etc., sont de véritables chenils ; si le bétail, et surtout les chevaux, obtiennent en France un traitement indigne d’un peuple chrétien ; si la science du confortable, si le briquet de l’immortel Fumade, si la cafetière de Lemare, si les tapis à bon marché sont inconnus à soixante lieues de Paris, il est bien certain que ce manque général des plus vulgaires inventions dues à la science moderne vient de l’ignorance dans laquelle nous laissons croupir la petite propriété ! L’élégance se rattache à tout. Elle tend à rendre une nation moins pauvre, en lui inspirant le goût du luxe, car un grand axiome est certes celui-ci :

X

La fortune que l’on acquiert est en raison des besoins que l’on se crée.