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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/76

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dire, que médiatement de l’individu. Quoique ces accessoires de l’existence portent également le cachet de l’élégance que nous imprimons à tout ce qui procède de nous, ils semblent en quelque sorte éloignés du siège de la pensée, et ne doivent occuper que le second rang dans cette vaste théorie de l’élégance. N’est-il pas naturel de refléter la grande pensée qui meut notre siècle dans une œuvre destinée peut-être à réagir sur les mœurs des ignorantins de la fashion ? Convenons donc ici que tous les principes qui se rattacheront immédiatement à l’intelligence auront la première place dans les distributions de cette encyclopédie aristocratique. Cependant, messieurs, ajouta Brummel, il est un fait qui domine tous les autres. L’homme s’habille avant d’agir, de parler, de marcher, de manger ; les actions qui appartiennent à la mode, le maintien, la conversation, etc., ne sont jamais que les conséquences de notre toilette. Sterne, cet admirable observateur, a proclamé de la manière la plus spirituelle que les idées de l’homme barbifié n’étaient pas celles de l’homme barbu. Nous subissons tous l’influence du costume. L’artiste en toilette ne travaille plus. Vêtue d’un peignoir ou parée pour le bal, une femme est bien autre : vous diriez deux femmes !