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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/99

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un meuble de boudoir, un mannequin extrêmement ingénieux, qui peut se poser sur un cheval ou sur un canapé, qui mord ou tette habituellement le bout d’une canne, mais un être pensant…, jamais ! L’homme qui ne voit que la mode dans la mode est un sot. La vie élégante n’exclut ni la pensée ni la science : elle les consacre. Elle ne doit pas apprendre seulement à jouir du temps, mais à l’employer dans un ordre d’idées extrêmement élevé.

Puisque nous avons, en commençant cette seconde partie de notre traité, trouvé quelque similitude entre nos dogmes et ceux du christianisme, nous la terminerons en empruntant à la théologie des termes scolastiques propres à exprimer les résultats obtenus par ceux qui savent appliquer nos principes avec plus ou moins de bonheur.

Un homme nouveau se produit, ses équipages sont de bon goût ; il reçoit à merveille, ses gens ne sont pas grossiers ; il donne d’excellents dîners ; il est au courant de la mode, de la politique, des mots nouveaux, des usages éphémères ; il en crée même ; enfin, chez lui, tout a un caractère de confortabilisme exact. Il est en quelque sorte le méthodiste de l’élégance, et marche à la hauteur du siècle. Ni gracieux ni déplaisant, vous ne citerez jamais de lui un mot