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Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/85

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INÈS.

Restez, je vous prie il n’y a plus d’étranger ici, monsieur Raoul est agréé par ma famille.

LE MARQUIS.

Monsieur Raoul de Frescas veut-il alors agréer mes compliments ?

RAOUL.

Vos compliments ? je les accepte (Il lui tend la main et le marquis la lui serre.) d’aussi bon cœur que vous me les offrez.

LE MARQUIS.

Nous nous entendons.

INÈS, à Raoul.

Faites en sorte qu’il parte, et restez. (Au marquis.) Ma mère a besoin de moi pour quelques instants, j’espère vous la ramener.


Scène IX.

LE MARQUIS, RAOUL, puis VAUTRIN.
LE MARQUIS.

Acceptez-vous une rencontre à mort et sans témoins ?

RAOUL.

Sans témoins, Monsieur ?

LE MARQUIS.

Ne savez-vous pas qu’un de nous est de trop en ce monde ?

RAOUL.

Votre famille est puissante en cas de succès, votre proposition m’expose à sa vengeance, permettez-moi de ne pas échanger l’hôtel de Christoval contre une prison, (Vautrin paraît.) À mort, soit ! mais avec des témoins.

LE MARQUIS.

Les vôtres n’arrêteront point le combat ?

RAOUL.

Nous avons chacun une garantie dans notre haine.

VAUTRIN, à part.

Ah çà, mais nous trébucherons donc toujours dans le succès ! À mort ? cet enfant joue sa vie comme si elle lui appartenait.

LE MARQUIS.

Eh bien ! Monsieur, demain à huit heures, sur la terrasse de Saint-Germain, nous irons dans la forêt.