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Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/93

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JOSEPH.

Comment, vous serez trois !

LAFOURAILLE, montrant Joseph.

Nous serons quatre.

JOSEPH.

Que venez-vous donc faire à cette heure ? Voulez-vous tout prendre ici ?

LAFOURAILLE.

Il nous croit des voleurs !

BUTEUX.

Ça se prouve quelquefois, quand on est malheureux ; mais ça ne se dit pas…

LAFOURAILLE.

On fait comme les autres, on s’enrichit, voilà tout !

JOSEPH.

Mais monsieur le duc va…

LAFOURAILLE.

Ton duc ne peut pas rentrer avant deux heures, et ce temps nous suffit ; ainsi ne viens pas entrelarder d’inquiétudes le plat de notre métier que nous avons à servir…

BUTEUX.

Et chaud.

VAUTRIN, vêtu d’une redingote brune, pantalon bleu, gilet noir, les cheveux courts, un faux air de Napoléon en bourgeois. Il entre, éteint brusquement la chandelle et tire sa lanterne sourde.

De la lumière ici ! vous vous croyez donc encore dans la vie bourgeoise ! Que ce niais ait oublié les premiers éléments, cela se conçoit ; mais vous autres ? (À Buteux, en lui montrant Joseph.) Mets-lui du coton dans les oreilles, allez causer là-bas. (À Lafouraille.) Et le petit ?

LAFOURAILLE.

Gardé à vue !

VAUTRIN.

Dans quel endroit ?

LAFOURAILLE.

Dans l’autre pigeonnier de la femme à Giroflée, ici près, derrière les Invalides.

VAUTRIN.

Et qu’il ne s’en échappe pas comme cette anguille de Saint-