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Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 11.djvu/314

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sublime Rossini pour Basilio, et qui prouve que ce grand compositeur est un homme politique ! Ceci me semble juste et convenable. Je compte mettre ma carte chez monsieur Rabourdin demain matin, et je vais faire graver BIXIOU puis, comme titres, au-dessous : Peu de tenue, incapable d’application, esprit remuant.

GODARD.

Bonne idée, messieurs. Faisons faire nos cartes, et que le Rabourdin les ait toutes demain matin.

BAUDOYER.

Monsieur Bixiou, chargez-vous de ce petit détail, et faites détruire les planches après qu’on en aura tiré une seule épreuve.

DUTOCQ (prenant à part Bixiou).

Eh ! bien, voulez-vous dessiner la charge maintenant ?

BIXIOU.

Je comprends, mon cher, que vous êtes dans le secret depuis dix jours. (Il le regarde dans le blanc des yeux.) Serai-je Sous-chef ?

DUTOCQ.

Ma parole d’honneur, et mille francs de gratification, comme je vous l’ai dit. Vous ne savez pas quel service vous rendez à des gens puissants.

BIXIOU.

Vous les connaissez ?

DUTOCQ.

Oui.

BIXIOU.

Eh ! bien, je veux leur parler.

DUTOCQ (sèchement).

Faites la charge ou ne la faites pas, vous serez Sous-chef ou vous ne le serez pas.

BIXIOU.

Eh ! bien, Voyons les mille francs ?

DUTOCQ.

Je vous les donnerai contre le dessin.

BIXIOU.

En avant. La charge courra demain dans les Bureaux. Allons donc embêter les Rabourdin. (Parlant à Saillard, à Godard et à Baudoyer qui causent entre eux à voix basse.) Nous allons aller travailler les voisins. (Il sort avec Dutocq et arrive au bureau Rabourdin. À son aspect, Fleury, Thuillier, Vimeux