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Page:Balzac Histoire des oeuvres 1879.djvu/240

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avec la traduction en resguard. — Le Cocqu par aucthorité de iustice (conte en la méthode des cent nouvelles du roy Loys unze). — Le Pari du Magnifique (dans le genre des Italians). — Le Seigneur freschi (à la fasson de la royne de Navarre). — Comment fin a le soupper du bonhomme (conte dans le goust de Verville). — Gazan le Pauvre (conte dans la mode orientale). — Le dict de l’empereur (conte dans le genre de la Bibliothèque bleue). — La Filandière (conte à la manière de Perrault). — Comment ung cochon feut prins d’amour pour ung moine et ce qui en advint (conte drolatique). — Épilogue.

Le seul de ces contes qui ait jamais paru est la Filandière (voir aux Œuvres diverses).

Pour terminer sur ce sujet, citons ici un article non reproduit de Balzac, article publié dans la Caricature, numéro du 23 décembre 1830, écrit en vieux français sous le titre de Triboulet journaliste, et signé Triboulet :

Brrr !… brrr !… marotte ! grelots ! carymary ! carymara ! De vrai, c’est Triboulet que voilà. Il y a moult longtemps de mon partement et guère de mon revenir. Joyeuseté est toujours ma vie, et suis gai autant que feu mon maître François Ier de parpaillote mémoire. Mais m’est advis folichonneries n’être plus en cour. Depuis maître Triboulet, petit fou à grande paye, de tous genres de folies, il a été fait essai, et entre tous le fol rire est toujours resté le meilleur.

Or donc, rions.

Séjour de cour, point n’en veux. Ai merci du métier, trop perfectionné aujourd’hui pour être aisé. C’est à qui y fera ma charge : fous sérieux, fous ambitieux, fous belliqueux, fous furieux, fous doctrinaires, cent diables me sautent au corps si tant en ferais. Quant est du choix de ma condition, c’est celle de fou ou la gente Caricature que j’ai voulu besogner, à la condition moult honorifique d’y voir ma joyeuse pourctraiture.

Déjà d’aucuns se gausser pour ma haute vergogne de faire imprimer mes sottises, ayant, disent-ils, bien petit cervelet. C’est suffi ; mais tout beau, et oyez un petit. Tout fou que je suis et que toujours serai, j’observe. Ainsi, point ne vous crierai cy, comme au temps du sire gentilhomme : « Touquedillons, humez le piot pour aveindre eau bénite de cave, et fort réjouissez-vous la panse. » Mais vous dirai gentilment : « Voyez les joyeusetés qui se promènent sous votre nez et en riez. »

Contre l’us, et à mon désarroi, vous vois tous bâiller à grand renfort de coups de mâchoire. Par saint Gogueli, ceci est maugréer : j’ai bon avisement de vous aider au contraire, carymary, carymara ! D’abord, ai bon vouloir. En ce, ne vais point deviser haut et large sur vos disputes et intérêts, car rien n’y entends ; mais n’aurai d’autre labeur que de vous donner en mon Carillon tout le grotesque digne du rire dans le cours de huit jours écoulés. Point n’est besoin de circumbilivagiuer autour du fait en manière de croque-mouche ; à chacun son vrai pour nous en rire,