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Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/201

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Voir les chevreaux lascifs errer près d’un ravin
         Ou parcourir la plaine,
Et, comme Mnasylus, rencontrer, pris de vin,
         Le bon homme Silène ;

Près des saules courbés poursuivre Amaryllis
         Au jeune sein d’albâtre,
Voir les nymphes emplir leurs corbeilles de lys
         Pour Alexis le pâtre ;

Dans les gazons fleuris, au murmure de l’eau,
         Dépenser mes journées
À dire quelques chants aux filles d’Apollo
         En strophes alternées ;

Pleurer Daphnis ravi par un cruel destin,
         Et, fuyant nos martyres,
Mieux qu’Alphesibœus en dansant au festin
         Imiter les Satyres !


Février 1842.