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Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/165

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Et lui, le combattant superbe
Devant qui le monstre a frémi,
Il s’inquiète du brin d’herbe
Qui peut sauver une fourmi.

Alors que Paris pris au piège
Goûtait l’ivresse du danger,
Et parmi les horreurs du siège
N’avait plus de pain à manger,

Il est revenu, fort, candide,
Pareil au lion calme et doux,
Et de notre souffrance avide,
Voulant avoir faim avec nous.

Les regards tournés vers l’aurore,
Il vit rayonnant, au milieu
De cette ville qu’il adore ;
Et maintenant, il semble un dieu !