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Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/233

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Toujours la même, je vous dis !
Elle veut, sans billevesée,
Être prise en des bras hardis
Et sur sa bouche en fleur, baisée.

Si vous voulez en être sûr,
(Ne craignez pas que ce plan rate)
Plantez dans le pays d’Assur
Un jardin baigné par l’Euphrate.

Là, sous les cieux extasiés,
Que le regard enchanté voie
D’immenses forêts de rosiers
Et d’énormes lys, pleins de joie.

Oubliant les rébellions
Au milieu des chants et des ailes,
Que les tigres et les lions
Baisent tendrement les gazelles.