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Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/33

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GRINGOIRE, rassuré.

Madame Nicole Andry !

SIMON FOURNIEZ, s’avançant à son tour.

il meurt d’inanition.

GRINGOIRE.

Maître Simon Fourniez ! Dans mon trouble, je n’avais pas d’abord reconnu votre maison.

OLIVIER-LE-DAIM, à Gringoire.

vous n’avez pas soupé ? Alors, vous accepterez bien une aile de cette volaille ?

GRINGOIRE, comme halluciné.

oui. Deux ailes. Et une jambe !

OLIVIER-LE-DAIM.

Voilà un vin de vignoble qui réveillerait un mort.

GRINGOIRE, s’avançant vers la table.

c’est mon affaire.

OLIVIER-LE-DAIM, l’arrêtant du geste.

un instant ! Serait-il honnête de vous attabler ainsi sans apporter votre écot et payer votre part du souper ?

GRINGOIRE, décontenancé.

payer ? Je n’ai pas un rouge liard.

OLIVIER-LE-DAIM.

Si les muses ne dispensent guère l’or et l’argent, elles ont su vous prodiguer d’autres trésors. Vous avez l’imagination, les nobles pensées, le don des rimes.

GRINGOIRE, tristement.

de pareils dons ne servent de rien quand on a grand’faim, et c’est ce qui m’arrive aujourd’hui. Que dis-je ? Aujourd’hui ! Tous les jours.

OLIVIER-LE-DAIM.

Comprenez-moi. Je veux dire qu’avant de satisfaire votre