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Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/51

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LE ROI.

Tu n’es pas sincère. Mais je te devine. Tu redoutes, dis-tu, celle à qui je veux fiancer l’espoir de ta vie ? Tu dis qu’elle ne peut t’aimer, Gringoire ? Mais alors, pourquoi donc as-tu gardé dans tes yeux le vivant reflet de sa beauté angélique ? Pourquoi as-tu le cœur plein d’elle ? Pourquoi voulais-tu la revoir tout à l’heure ?

GRINGOIRE.

Qui cela, sire ?

LE ROI.

Elle, pardieu ! La jeune fille de la fenêtre, celle que tu as aimée en la voyant, celle que je veux te donner et que tu refuses, la fille de Simon Fourniez, Loyse !

GRINGOIRE, éperdu.

quoi !

LE ROI.

Eh bien oui, les deux ne font qu’une. La crains-tu toujours ? Veux-tu encore mourir ?

GRINGOIRE, près de défaillir.

oh ! Sire ! Ne me dites pas qu’il s’agit d’elle, car alors c’est tout de suite que je mourrais.

LE ROI, observant curieusement Gringoire.

je te croyais plus brave. Que sera-ce donc quand tu la verras, ici, tout à l’heure !

GRINGOIRE.

à cette seule pensée, mes jambes se dérobent, et je sens que mon cœur va m’étouffer !

LE ROI.

Allons, allons, il faut en finir. (il va à la porte et appelle.) holà, compère Simon ! Dame Nicole ! (riant, à Gringoire.) ma foi, j’ai cru que tu tomberais en pamoison, comme une femme !