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Page:Banville - Hymnis, 1880.djvu/40

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ANACRÉON.


On a frappé.Que m’importe !

ÉROS.


Ouvrez-moi ; je vais mourir
Si votre cœur me repousse !

ANACRÉON, à Hymnis.


N’ouvre pas, c’est un voleur.

HYMNIS.


Avec cette voix si douce !
Prends pitié de son malheur.

ÉROS.


Accueillez-moi, je succombe.
Je ne suis qu’un pauvre enfant.
Contre l’orage qui tombe
Nul abri ne me défend.
Sur mes yeux, qu’en vain j’essuie,
Tressaille un souffle inconnu ;
Mon manteau trempé de pluie
Ruisselle, et mon front est nu !

HYMNIS, à Anacréon.


Vois, l’orage augmente encore !