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Page:Banville - La Lanterne magique, 1883.djvu/15

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J’avais voulu, à l’origine, reproduire seulement quelques têtes curieuses ; j’ai continué, outre mesure peut-être, et cependant à ma collection manquent des Parisiens très illustres. Parmi mes amis, j’en ai passé et des meilleurs : tant il est difficile de faire quelque chose qui ait le sens commun !

Tel qu’il est cependant, avec ses fautes, ses défaillances, ses superfétations et ses lacunes, je dois avouer que je ne puis me défendre d’une certaine prédilection pour ce recueil. C’est, je crois, parce que j’ai eu, pour le mener à fin, une collaboratrice qui m’est plus chère que tout ! Habituée à tenir la maison rangée et nette, à empiler méthodiquement les draps qui sentent l’iris, et même à disposer avec rectitude les livres des bibliothèques et les feuillets de copie pour l’imprimerie, ma bonne femme m’a vu bien empêché pour écrire les Camées Parisiens, et avec son impeccable instinct de ménagère, elle est venue mettre un peu d’ordre parmi ce tas d’Yeux, de Nez et de Bouches, où j’essayais en vain de me retrouver. Voyant mieux que moi, ayant la mémoire meilleure et la pensée plus rapide, elle a souvent recueilli des notes nécessaires à mon petit travail. Parfois, pour aller plus vite, elle a écrit