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Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 2.djvu/384

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vous avez là une atroce manière de réveiller les gens ! — ajouta-t-il, se frottant le genou de la main droite. — Vous piquez comme un picador !

— Cela vous rappellera le pays de cette Vellini ! » fit madame d’Artelles.

Et comme il redressait les vertèbres de son long buste et qu’il se levait :

— « Est-ce que vous me quittez ? — reprit-elle. — Mon aiguille à filet vous met-elle en fuite ?

— Non, — répondit-il, — mais il est onze heures ; l’heure du whist au Cercle de la rue de Grammont. Il doit y faire joli, ce soir, si quelque indiscret a vu stationner la voiture de M. de Marigny, rue de Provence, à la porte de la señora. Vous vous rappelez ces paris que les amis de Marigny ont engagés sur son mariage ? Les voilà perdus et gagnés ! Le tour est fait. C’est le jour des comptes. Rupert a solennellement promis que, s’il gagnait ses trois cents louis, il donnerait un souper sterling à tout le Cercle, et que j’en dicterais le menu. Ces jeunes gens se sont souvenus que j’avais été le convive des soupers de Cambacérès, et ils ont voulu honorer ma vieillesse de cette dernière marque de considération… de manière que…

— Elle est flatteuse ! — interrompit ironi-