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Page:Barbey d’Aurevilly - Le Cachet d’onyx, Léa, 1921.djvu/49

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LÉA



UN cabriolet roulait sur la route de Neuilly. Deux jeunes hommes, en habit de voyage, en occupaient le fond, et semblaient s’abandonner au nonchaloir d’une de ces conversations molles et mille fois brisées, imprégnées du charme de l’habitude et de l’intimité.

« Tu regrettes l’Italie, j’en suis sûr, — dit à celui qui eût paru le moins beau à la foule, mais dont la face était largement empreinte de génie et de passion, le plus frais et le plus jeune de ces deux jeunes gens.

— J’aime l’Italie, il est vrai, — répondit l’autre. — C’est là que j’ai vécu de cette vie d’artiste imaginée avec tant de bonheur avant