Aller au contenu

Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 2.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de croûte faite par les gouttes de sang qui y ont rejailli et séché… Oui, monsieur, comme une croûte, voyez-vous ça ! Oh ! le voilà redevenu un rude chrétien, en marche peut-être pour plus tard devenir un grand saint ! Qui sait les grâces de Dieu et ses miséricordes ?

« Tenez, monsieur, le zèle de son repentir était tel quand il arriva, qu’il demanda à Notre Seigneur Évêque de faire la pénitence publique des premiers chrétiens à la porte de notre église. Voyez-vous ça ! Mais la prudence du Seigneur Évêque s’est opposée à une chose qui aurait fait crier les impies comme des paons sur les toits, et il l’a seulement obligé à se tenir debout ou à genoux à la grille du chœur sans y entrer pendant nos offices et à y venir lire la nuit son office de nuit, comme il aurait pu faire à la Trappe, dont il suit présentement la stricte observance. C’est donc là… oui, là, à cette place, sous la perche du crucifix, que vous pouvez le voir, mon jeune monsieur, mais bien entendu sans lui parler, — si vous êtes curieux de voir ce grand homme, ce grand coupable, ce grand pénitent, qui nous attire du monde, ici, — depuis qu’il y est, — de tous les points de la presqu’île, — car il y a des curiosités bien permises, voyez-vous ça. — des curiosités édifiantes !… »

Et cela dit, il souffla un bout de cire blanche,