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Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/185

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voir personne jusqu’à son entière guérison.

Précaution vaine, du reste ! Le temps n’était guère à ce moment-là aux relations de monde et de société, mais madame de Ferjol, dévorée par le malheur de sa fille, ignorait profondément ce qui se passait autour d’elle. La Révolution française marchait alors comme une fièvre putride, et elle allait entrer dans la période aiguë du délire.

À Olonde, on ne le savait pas ! La sanglante tragédie politique qui allait avoir la France pour théâtre, les deux malheureuses châtelaines d’Olonde ne s’en doutaient même pas, du fond de la tragédie domestique qui avait pour théâtre leur sombre logis. Elle parlait de messe, madame de Ferjol ! Encore un peu de temps, il n’y en aurait plus, et elle ne pourrait plus s’agenouiller devant ces autels qui sont les colonnes où devraient s’appuyer tous les cœurs brisés d’ici-bas !