Aller au contenu

Page:Barbier - Les Contes d'Hoffmann, 1881.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
HOFFMANN, se relevant.

Schlemil !

GIULIETTA.

Tu partiras ?

HOFFMANN, après un silence.

Demain ! Non… ce soir.

HOFFMANN.

Où te dirai-je adieu ?… dans ton boudoir ?

GIULIETTA.

Impossible !… Schlemil en a la clé. (Mouvement d’Hoffmann.) Tu es fou !… je veux que tu partes !

HOFFMANN.

Quand je la lui aurai prise, Giulietta. Et alors nous partirons ensemble !

DUO.
Malheureux ! mais tu ne sais donc pas
Qu’une heure, qu’un moment peuvent t’être funestes,
Que mon amour te perd à jamais si tu restes ?
Qu’avant demain il peut te frapper dans mes bras ?
Ne repousse pas ma prière,
Ma vie est à toi tout entière.
Partout je te promets d’accompagner tes pas !
HOFFMANN.
O Dieu ! de quelle ivresse embrases-tu mon âme ?
Comme un concert divin, ta voix m’a pénétré !
D’un feu doux et brûlant, mon être est dévoré.
Tes regards dans les miens semblent verser la flamme