Aller au contenu

Page:Barbier - Les Contes d'Hoffmann, 1881.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
HOFFMANN.
Je veux te croire !… En vain mon cœur s’est alarmé !
Loin de moi cette crainte folle !
Un seul de tes regards m’enivre et me console !
Antonia !
ANTONIA.
Antonia ! Cher bien-aimé !
ENSEMBLE.
HOFFMANN.
Ah ! j’ai le bonheur dans l’âme !
Demain tu seras ma femme !
Heureux époux,
L’avenir est à nous !
A l’amour soyons fidèles !
Que ses chaînes éternelles
Gardent nos cœurs
Du temps même vainqueurs !
ANTONIA.
Ah ! j’ai le bonheur dans l’âme !
Demain je serai ta femme !
Heureux époux,
L’avenir est à nous !
Chaque jour chansons nouvelles !
Ton génie ouvre ses ailes !
Mon chant vainqueur
Est l’écho de ton cœur !
HOFFMANN, souriant.
Pourtant, ô ma fiancée,
Te dirai-je une pensée
Qui me trouble le malgré moi ?…
La musique m’inspire un peu de jalousie ;
Tu l’aimes trop !
ANTONIA, souriant.
Tu l’aimes trop ! Voyez l’étrange fantaisie !
T’aimé-je donc pour elle, ou l’aimé-je pour toi ?
Car toi tu ne vas pas sans doute me défendre
De chanter, comme a fait mon père ?
HOFFMANN.
De chanter, comme a fait mon père ? Que dis-tu ?