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Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/114

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J’ai regardé longtemps dans la même attitude
La chambre sans couleur où mon cœur est resté,
Lourd de son long silence et de sa solitude.

Puis, large rayon d’or à la pâle clarté,
Sur le mur de repos que le soir gris dénude,
La fenêtre vermeille où je vois la cité.


II


C’est la nuit. Tout s’est tû dans les mornes enceintes ;
Dans l’azur du silence où sont morts tant d’adieux,
J’entends errer longtemps toutes les voix éteintes.

Et je regarde loin des implacables cieux,
Plus loin que tous les chants et que toutes les plaintes
La blancheur du matin où se parlent vos yeux.