Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/251

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avaient secoué toute obéissance ; Lahore, le Punjaub, Multan, Kanoge, Oude, Corah, Joupoor, le Guzerate, Malwa, Bengale, furent gouvernés dans l’indépendance l’une de l’autre par des princes qui tous prirent le titre de rois. Vers le milieu du xve siècle, la ville de Delhi, un petit nombre de districts compris à l’autour, à peine le Doab, c’est-à-dire le terrain compris entre le Gange et la Jumma, étaient tout ce qui restait à l’empereur : désordre et confusion qui frayèrent à un nouveau conquérant une route large et facile.

Baber, ce nouveau conquérant, descendait d’Abu. Seid, petit-fils de Timour ; il descendait aussi de Gengis-Khan, unissant ainsi en sa personne le sang des deux plus terribles conquérants qui aient parcouru le globe. Abu-Seid régnait sur un vaste empire embrassant la plus grande partie des contrées situées entre la Perse et la Chine ; à sa mort, ses États furent partagés entre ses quatre fils : l’un devint roi de Caboul, l’autre de Samarcande, l’autre d’Indija et Firgana, l’autre de Kandeish et de Budushan. Baber était fils d’Ahmer, qui avait eu en partage Indija et Firgana, provinces entourées de montagnes et situées entre Samarcande et Gashagar. Fort jeune encore, comptant douze ans à peine, il succéda à son père. Deux de ses oncles, ceux qui occupaient le trône de Samarcande et du Budushan, se flattèrent de profiter de son inexpérience, et lui déclarèrent la guerre. Les Usbecks, alors redoutables, suivirent cet exemple. À comp-