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Page:Barrès – Leurs Figures.djvu/365

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DÉRACINÉS, DÉSENCADRÉS…

petite Lorraine. Pour être agréables à leur avocat, qui tenait à faire salle comble, les deux « promis » assistaient à la séance du 3 décembre.

Mme de Nelles, délicieuse de joie, de jeunesse, d’oubli total du passé, était habillée beaucoup plus simplement que jadis, et chez Rœmerspacher il n’y avait plus trace de bohème. À trente ans, c’était un homme de poids, fort correct, presque un candidat à l’Académie des Sciences morales et politiques, mais qui sur le tard deviendra un peu « ours ».

En attendant que leur ami eût la parole, ils causaient dans la tribune avec Saint-Phlin, venu de Lorraine pour entendre l’exposé parlementaire de ses idées. Ils parlèrent de Sturel.

— Le pauvre garçon, dit Rœmerspacher, est tombé dans la vaine agitation des conspirateurs. Quand on a pris goût à ce breuvage-là, on ne guérit plus.

Puis Rœmerspacher raconta une visite de Renaudin, devenu l’agent principal d’une grande maison de publicité et qui lui avait dit : « Je tiens, par vieille amitié, à t’avertir que divers journaux, documentés par Mouchefrin, vont rendre compte du procès en divorce de la baronne de Nelles. Moyennant un léger sacrifice, cette dame pourrait éviter ce désagrément. »

— Je lui ai répondu en confidence que Mme de Nelles quittait son mari parce qu’il avait été mêlé