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Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/117

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conscience de croyants

Lucette était à bout de forces. Sa cousine n’eut aucune difficulté à lui arracher une confession complète, d’autant plus que la malheureuse qui, depuis des mois, était privée de toute affection, avait un réel besoin de se sentir un appui.

— Pauvre enfant, plus malheureuse encore que moi, mais ça ne fait rien, je suis là pour t’aider et te soutenir. Vois-tu, on nous méprise, on nous crache à la figure, on nous considère comme de grandes coupables, tandis que nous sommes des victimes. On a mis dans nos cœurs une soif d’amour, dans nos esprits une faim de luxe et de jouissances et ceux qui nous ont ainsi préparées pour la chute nous jugent sévèrement, tandis qu’ils sont les vrais coupables. Nous sommes les brebis abandonnées au bord d’un bois infesté de loups et on est surpris de voir que nous soyons tombées. Le contraire serait un miracle. Les vrais coupables, ce sont ceux qui nous ont ainsi préparées et poussées vers le vice, d’où nous ne pouvons plus sortir.