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Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/174

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conscience de croyants

de questions sociales et de relations entre travailleurs et employeurs.

L’avant-veille, les deux hommes ont travaillé ensemble dans une tranchée que l’on faisait pour un canal d’égout nécessaire à la manufacture.

En disant, ils ont parlé de leur pays d’origine. L’Arménien a raconté son enfance dans les montagnes de l’Arménie et le Canadien a raconté sa vie de colon, de défricheur, d’homme de chantier. Il a dit ses espérances déçues et l’Arménien comprit quand le Canadien ajouta :

— Jamais, je n’ai désiré ni espéré la fortune. Nous, colons et défricheurs, nous ne sommes pas des spéculateurs. Ce que je voulais, ce que j’espérais, c’était avoir de quoi vivre pour mes vieux jours et aussi établir mes enfants sur la terre ; j’avais commencé à préparer les terres pour mes garçons, mais au nom du progrès, on a tout détruit.

— Et on vous a payé, je suppose ?