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Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/71

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conscience de croyants

Pour Irénée, le cas était peut-être encore plus triste. Sa terre, sa maison, c’était la base de son rêve.

Lors du départ de Lucette, il s’était dit : Je l’arracherai aux dangers de la ville, aussitôt que ma maison sera logeable, je lui dirai : je suis prêt, mon nid est fait, marions-nous.

Or, la maison était à la veille d’être logeable, son rêve allait prendre corps et voilà que la crue des eaux du lac dérangeait tous ses projets. Sa terre devenait inculte. L’eau continuerait-elle à monter que la maison elle-même deviendrait inhabitable.

Quand, l’année qui précéda l’inondation artificielle, je visitai la région du Lac St-Jean, je rencontrai plus d’un cultivateur, plus d’un professionnel, avec qui je conversai de ces barrages ; pas un seul ne put me dire pourquoi la limite avait été fixée à dix-sept et demi ; pas un seul ne put me dire : l’inondation va venir jusqu’ici et pas plus loin.

À Roberval, un vieillard, qui, par son intelligence et sa profession, était plus que bien