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Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/99

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conscience de croyants

— Comment, vous ne connaissez pas Lucette Neuville, votre fille ?

— Je n’ai pas de fille de ce nom et toi, mon pauvre garçon, ne viens jamais me parler de cette malheureuse.

Se sentant incapable de vaincre la résistance du père Neuville, Irénée prit le parti d’aller chez Grand Boileau[1]. Il voulait savoir et là, croyait-il, il aurait le mot de l’énigme.

Chez Tremblay, on le renvoya chez Rivest et, finalement, on lui dit ce que l’on savait. Lucette faisait la vie ; elle se promenait en auto, le jour, le soir, accompagnée ou seule à seul avec Clément, le broker, puis, un jour, elle était venue demander à ses parents de la recevoir et de cacher sa honte. Le père avait répondu que, pour les filles comme elle, il y avait des maisons, que si son beau merle n’en voulait plus, elle n’avait qu’à s’en aller aux maisons de refuge de ses pareilles.

Durement, le père avait ajouté que la contagion n’entrerait pas dans sa maison et Lu-

  1. Voir Bertha et Rosette.