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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/123

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Il affirme, lui aussi, que tout homme, dépassant un certain âge, devrait être taxé par le gouvernement. Par exemple, au lieu d’encaisser les revenus pour le trésor public, on en fondrait des rentes. — comme qui dirait, des fonds de retraite, — pour les vieilles filles, lesquelles, dans tous les cas, ont droit, continue-t-il, à une pension de l’État.

Ce n’est plus de la philosophie seule, mais de la haute philantropie, dites-vous.

Bah ! ce sont des phrasettes en l’air. Avant que ce projet ne devienne loi, les vieilles filles ont, je le crains, des croûtes à manger.

Encore, passerait-elle, en dépit des grincements de dents des victimes, qu’il n’est pas bien sûr que cette mesure fût mise en vigueur.

Passe encore pour des rentes sur l’État, auxquelles les vieilles filles auraient autant de droit que ces centaines de fonctionnaires publics, inutilités encombrantes pour la plupart et parasites de la crèche du gouvernement, mais, de là à toucher l’argent d’une classe particulière d’anomalies sociales, il y a loin, et l’orgueil de plus d’une se révolterait avant d’accepter.

J’aime mieux l’idée de ce club d’hommes riches, récemment formé à Stockholm où tous les membres se sont engagés à épouser de pauvres filles.

Si l’un d’entre eux épouse une héritière, il est condamné à une amende de deux mille dollars que l’on présente ensuite à un couple dont la pauvreté est un obstacle à l’alliance légale.

Les clubs de ce genre sont rares ; on n’en cite qu’un par tout le monde entier, et il serait curieux de connaître le nombre de ses membres.

Si l’on devait juger par le courant des idées populaires, par cette habitude enracinée qui consiste à se servir du flambeau de l’amour pour éclairer le contenu du portefeuille, on serait tenté de croire que ce club n’est qu’un mythe, inventé par l’imagination fertile d’un journaliste qui a manqué de copie.