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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/256

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composée pour la plupart de fillettes, des chuchotements et des rires mal étouffés.

La tête du marié disparut presque entièrement entre ses deux épaules, tant fut grande sa confusion ; pour le venger sans doute, son témoin roulait, en regardant dans la nef, des regards furieux.

Mais essayez donc d’empêcher cette belle jeunesse de s’amuser ! et comme le rire est souvent contagieux j’avais moi-même toutes les peines du monde à garder mon sérieux d’une façon convenable.

Puis on passa le vin. J’en fus fort aise pour le marié qui, évidemment, avait besoin d’un réconfortant. Il y puisa cependant avec une certaine circonspection qui fît bien augurer de sa sobriété dans l’avenir ; la mariée trempa à peine dans le verre ses lèvres de grenade mûre, mais le témoin du marié but franchement et avec un plaisir manifeste.

Un instant, j’ai craint qu’il n’en restât plus pour les autres. Le témoin de la mariée, qui, par parenthèse, est toujours une femme, avala sa part sans façon, l’enfant de chœur aussi, de sorte qu’il ne restait plus qu’un doigt de vin, quand le verre revint entre les mains du père Chamy.

Celui-ci l’offrit d’un geste presque timide au majestueux suisse, lequel, croyant sans doute compromettre sa dignité s’il fraternisait avec des gens aux coutumes si bizarres, déposa le verre sur la table et ne participa en rien à ces modestes agapes.

Enfin, la dernière bénédiction fut donnée ; les personnages de cette petite scène se retirèrent à l’écart, après avoir porté à leur front d’abord, et baisé ensuite la main du célébrant.

Celui-ci nous expliqua alors le sens symbolique de ces différentes cérémonies.

Les cierges rappellent la parabole des vierges sages et