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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/325

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Je n’insiste pas sur cette dernière information ; je sais trop bien que je ne trouverais pas un homme dans toute la chrétienté pour y croire.

Cependant, en approfondissant bien la question de l’émancipation de la femme, on peut se demander à quoi on doit ce mouvement féministe, qui s’accentue tous les jours davantage, et qui, par quelques exagérations même, dépasse peut-être le but mais pour mieux l’atteindre ?

À ce qu’il y a peu ou pas assez de mariages. Les hommes, — soit parce qu’ils ne sont pas assez riches, disent-ils, soit pour autres raisons qu’il ne me convient pas d’apprécier, — demeurent célibataires, et la femme, forcément, a dû en prendre son parti.

Avec cet esprit d’indépendance qui commence à s’affirmer chez elle, elle a commencé, petit à petit, à essayer ses ailes et à voler seule dans ce vaste espace qui s’ouvrait à elle. Puis, ayant une fois goûté à cette vie de liberté, elle l’a trouvée si bonne qu’elle s’en est contentée sans regret.

Alors, dans sa nouvelle position, pourquoi s’étonnerait-on qu’elle veuille réclamer les droits et privilèges de ceux qui, jusque là, avaient fait seuls cette glorieuse lutte pour la vie ?

Vive donc Sainte Catherine ! N’a-t-elle pas, la première, jeté la semence de l’émancipation féminine en confondant quarante philosophes rassemblés pour trouver sa doctrine en faute ?

Et l’histoire se répète, voyez-vous. À Alexandrie comme ailleurs, au quatrième siècle comme au dix-neuvième, les hommes se laissent quelquefois encore berner — par les femmes.


Lundi, 16 décembre.

Une aventure plaisante est arrivée dans l’édifice de la New-York Life l’autre jour :

Une jeune dame a pris l’ascenseur pour se rendre au