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Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/69

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Et dans le silence des nuits, quand la brise assoupie ne murmure que faiblement, quand les fleurs alanguies ouvrent leurs corolles à la rosée rafraîchissante, sa voix s’élève pure et cristalline et va charmer les échos endormis.

Tantôt, elle éclate dans les airs, triomphante et sonore comme une fanfare guerrière : c’est l’Alléluia d’amour.

Tantôt elle se fait tendre et plaintive pour consoler la douleur cachée : c’est l’hymne sublime de l’espérance qui parle au cœur un sympathique langage.

Et les fleurs et les bocages, les hommes et les choses, recueillis et émus, écoutent ces trilles mélodieux qui montent dans la mélancolisante clarté des étoiles…

Les oiseaux, la verdure, les bois, l’air pur, la jeunesse ? le printemps !

Mon Dieu ! qu’il fait bon de vivre !


Lundi, 4 juillet.

Voici la saison des vacances.

Depuis une quinzaine, les colonnes des journaux n’étaient remplies que de ces mots : distribution, prix, accessits, couronnes, médailles, etc. Aujourd’hui tout cela est terminé, et, les joyeuses pensionnaires prennent leurs ébats au grand air de la liberté.

Vous les connaissez toutes à leurs petites mines éventées, à leurs yeux grands ouverts, pleins de curiosité, à leurs médailles toutes neuves et reluisantes, qu’un nœud de velours retient là, bien en vue, autour de leur joli col ou attachées sur la poitrine, comme les décorations des vieux grognards de la garde impériale.

Ma foi ! il n’y a rien à redire à cela ; elles leur appartiennent bien ces décorations, payées qu’elles sont avec les beaux écus sonnants du papa.

Cela semble un peu cocasse, de prime abord, qu’il