Aller au contenu

Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la clientèle, depuis l’émission de ce malheureux article, menaçait de déserter la rue St-Denis et peu s’en fallait en vérité, qu’elle ne traversât les frontières pour aller commander des pilules dans la grande république.

Si jamais mes modestes élucubrations devaient causer tant de mal, je demande qu’on me coupe la main droite, et que l’opération soit faite par ces jeunes médecins de la rue St-Denis.

Mais adieu Vaudreuil !

J’aurais voulu dans cette légère esquisse peindre avec plus d’habileté, — surtout pour vous, Madame, qui m’en avez priée, — son site enchanteur et ses paysages superbes, mais avec toutes les couleurs fines et délicates entassées sur ma palette, je n’ai réussi hélas, qu’à faire un mauvais pastiche.

J’en suis fâchée, mais qu’y faire ?


Lundi, 26 septembre.

Je vous avais promis de vous parler de la Beauce, je tiendrai parole et jamais sujet ne me fut plus agréable.

Seulement, je crains de ne pouvoir lui rendre toute la justice qui lui est due et les Beaucerons, très pointilleux pour tout ce qui touche leur beau pays, pourraient bien me scalper à la prochaine rencontre.

Enfin je laisserai parler le cœur, c’est de là que viennent les meilleures inspirations. Maintenant que le soleil se refroidit dans l’horizon, ces évocations estivales me redonnent comme l’illusion des beaux jours où l’air était si bon, les brises si douces et l’hospitalité si généreuse.

— La Beauce, me disait une spirituelle personne, me fait l’effet d’une jolie coquette, toujours parée pour plaire.

La définition est gentille, n’est-ce pas ? En effet,