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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/117

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juger de l’effet de leur « mot d’ordre », et ils se retrouvaient, dans l’après-midi de cette torride journée de juillet, au rendez-vous qu’ils s’étaient assigné, dans un haut de maison dont les fenêtres donnaient d’enfilade sur la rue Saint-Jean, et où Belmont avait établi ses quartiers de célibataire.

Certains de n’être dérangés par personne, et surtout d’être à l’abri des regards fureteurs du lynx allemand, ils profitaient de ce moment de répit pour se livrer sans contrainte à leur sport favori : le ping-pong à coups de langue.

Cette fois, leur prise de bec différait de leurs habituelles bisbilles politiques, en ce qu’ils étaient pour le moment d’accord sur le fond, ce qui ne leur était jamais encore arrivé.

Tous deux voulaient exactement la même chose : percer le voile ténébreux qui enveloppait la capitale, communiquer avec le dehors, pouvoir crier au secours avec quelque chance d’être entendus. Sur l’urgence de ce projet, ils abondaient ; c’est seulement sur le mode d’exécution qu’ils en étaient encore aux gros mots.