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SIMILIA SIMILIBUS

conscience du danger, la même solution à proposer : un coup de main général.

Dès la nuit prochaine, à une heure convenue, on créerait une fausse alerte à l’une des extrémités de la ville pour y attirer une partie de la garnison ; tous les hommes se rassembleraient, s’empareraient des corps de garde, puis marcheraient par milliers, les uns au Château pour y égorger l’état-major, les autres sur la Citadelle, bien décidés à écraser par le nombre ceux qui y seraient restés, puis à délivrer les ministres qu’ils ramèneraient en triomphe.

Le plan était hardi ; il donnait à réfléchir. Il y eut un court moment de silence pendant lequel quelqu’un se mit à dire :

— Ah ! si seulement nous avions mille fusils !

— Mille fusils ! vous les aurez ! éclata tout à coup une sorte d’écho qui semblait partir d’un coin de la salle.

Tous se retournèrent et restèrent bouche bée, comme pétrifiés.

Deux ombres, dont l’une en costume d’officier allemand, venaient d’apparaître à l’entrée du couloir de communication.