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SIMILIA SIMILIBUS

— Vous allez nous dire au moins comment c’est arrivé ?

— Ah ! pour ça par exemple, non, répond-il en sautant par terre, pas tout de suite. J’ai besoin de rassembler mes idées, et puis j’ai l’estomac d’un creux. Allons souper plutôt.

— C’est ça, dit le père Meunier. Et puis après, il y a un autre revenant à faire revenir : monsieur le notaire. Pas, Marie-Anne ?

La jeune fille en blanc rougit, mais ne dit pas non.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ici il faut ouvrir une parenthèse.

Les succès de presse qu’avaient remportés notre jeune confrère, il les devait à son indéniable talent, mais aussi pour une bonne part à sa passion pour le travail. Il était ce qu’on pourrait appeler un épicurien de l’étude et de l’effort intellectuel. Sa plus grande volupté était de s’enfermer avec ses livres et ses paperasses. Il ne se serait pas contenté de chanter avec Omar Khayyam :


Au fond d’un bois, un livre ouvert,
Un gros pain bis, une bouteille,
Et tes doux chants à mon oreille :
Quel paradis dans ce désert !