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Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/49

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NUIT NOIRE

des flammes et d’épais nuages de suie et de cendre.

Le feu attire les curieux comme les mouches, on sait cela ; mais il serait injuste d’attribuer un pareil motif, en un pareil moment, à cette multitude de gens de tout âge et de tout sexe qui, les uns en voiture de louage ou en buggy, les autres en automobile, quelques-uns même à pied — car le tramway avait cessé de circuler — s’empressaient vers la ville.

Non, c’étaient sans doute, pour la plupart, des citadins précipitamment rappelés de leur maison

    tologie hydrographique du fleuve Saint-Laurent. Sir Lomer Gouin, le premier ministre de la Province, s’écria quand on vint l’entretenir de cette proposition : « Mais vous voyez bien que ce sont des espions ! »

    Là-dessus se greffaient d’autres projets visant toujours l’Île d’Orléans. Il s’agissait d’y établir des industries allemandes. On demandait la permission d’exproprier, de construire des quais. Des agents parcoururent l’Île, se firent donner des options sur les terres des habitants.

    Une seule de ces entreprises a été mise à exécution : la création d’une fabrique de pierre artificielle à Saint-Jean de l’Île. Depuis la déclaration de guerre, l’usine a été fermée, et le chef d’exploitation, M. Mundheim, officier gradé dans l’armée allemande, a été interné à Kingston.

    Citons encore pour mémoire le fait de cet autre Allemand qui vers la même époque vint demander au gouvernement la concession des droits de pêche dans les eaux du Saint-Laurent, entre Montréal et Québec. Cette proposition de haute fantaisie n’eut pas de suite.