Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/96

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seul soldat, surtout sans la moindre écorchure pour sa propre peau, il réussissait, par sa seule diplomatie, à détacher l’une des branches mères du tronc géant de l’Amérique Britannique du Nord, cassant du coup en deux la Confédération Canadienne !

Il rêvait déjà voir son nom flamboyer en grosses lettres dans tous les Zeitung et Tageblatt du monde ; de là à passer baron de l’Empire, ambassadeur peut-être, il n’y avait qu’un pas, et ces pas-là se franchissent vite en rêve.

Malencontreusement, les petites contrariétés qui venaient de marquer son entrée sur la scène diplomatique avaient fêlé, sinon cassé en morceaux, le pot de Perrette dans ses mains. Comme d’autres grands capitaines, il dut changer toute sa tactique sur le champ de bataille même, et ce fut sur un ton assez rogue et tranchant qu’il aborda la question.

— Messieurs, dit-il, vous savez sans doute que depuis la nuit dernière, cette capitale, l’unique place forte quelque peu digne de ce nom qui existe dans l’Est Canadien, est soumise aux ordres de mon illustre Souverain Sa Majesté